Mercredi 1er juin, à la suite des incidents scandaleux observés aux abords du Stade de France ce samedi 28 mai lors du match de la finale de la Ligue des Champions opposant Le Real Madrid face à Liverpool, la Commission des Lois et la Commission de la Culture, de l’éducation et de la communication ont auditionné Monsieur Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Madame Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques.
L’audition, qui a duré plus de 3 heures, a révélé les dysfonctionnements dans l’anticipation et l’organisation de cet événement. Alors qu’une note relatant les risques de cette manifestation sportive avait été portée à l’attention du gouvernement le 25 mai, les ministres ont regretté et en partie admis une responsabilité dans le défaut d’anticipation dans l’organisation, l’absence d’anticipation également de la grève des transports, et n’ont pas su adapter l’utilisation des forces de l’ordre qui étaient sur le terrain. De plus, le gouvernement n’avait pas anticipé le nombre de faux billets, et déplore un manque de moyens de vidéo-surveillance.
Points majeurs dans la polémique médiatique, le ministre de l’Intérieur a maintenu que les forces de l’ordre étaient suffisamment nombreuses, et qu’elles avaient fait face à l’affluence de 110 000 personnes autour du Stade de France, soit 35 000 personnes supplémentaires par rapport à la jauge prévue. Les citoyens britanniques et espagnols pourront, toujours selon le ministre, porter plainte dans leur pays dès lundi 6 juin.
Enfin, si le ministre s’excuse quant aux dégâts causés sur les enfants par le gaz lacrymogène, il estime que son utilisation a permis de sauver des vies.
La ministre des Sports a pour sa part demandé un rapport public au délégué interministériel aux grands événements sportifs et ancien préfet de police de Paris, Monsieur le préfet Michel Cadot, afin d’améliorer les dispositifs.
Cependant, l’autorisation particulière par l’UEFA des billets papiers pour les supporters anglais, alors même que les supporters espagnols s’étaient vus imposer des billets infalsifiables, reste une interrogation sans réponse.
Les Commissions entendent aller plus loin dans l’analyse de la chaine de responsabilité et dans l’étude des dysfonctionnements réels ayant eu lieu, afin de comprendre les points de difficulté du dispositif et avec pour objectif d’organiser des manifestations sportives réussies.
Des questions demeurent sans réponse, et nous comptons obtenir de nouveaux documents sur le sujet. Le ministre de l’Intérieur a d’ailleurs proposé de revenir devant la Commission des Lois pour présenter les évolutions de doctrine et des méthodes de la police sur ce thème, ce que j’ai accepté. Notons toutefois qu’une commission d’enquête n’est pas autorisée tant qu’une procédure judiciaire est en cours.
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